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L’utilisation des techniques génétiques

(Diagnostic prénatal, diagnostic préimplantatoire et problèmes éthiques)

Les principes qui guident l’application des techniques génétiques à visée humaine, s’ils tendent à participer du mieux-être de l’espèce obéissent à des règles humanistes et spirituelles.

1 – le respect de la vie dès son origine
2 – la liberté individuelle que rien ne doit aliéner
3 – le respect de la dignité humaine
4 – entourer les recherches scientifiques et l’utilisation des gamètes, embryons, produits et tissus embryonnaires d’une réglementation stricte garantissant une protection juridique suffisante de la vie embryonnaire et de son devenir.

S’il est communément admis que la vie humaine commence dès la fécondation in vivo ou in vitro d’autres étapes jalonnent l’évolution de la cellule initiale ou Zygote.

Au stade pré-implantatoire on peut considérer que le pré-embryon a toutes les qualités de son identité biologique et génétique. En faire le diagnostic (DPI) est une technique qui, si elle n’est pas totalement maîtrisée aujourd’hui, présente néanmoins une forte potentialité d’application.

Tendant à identifier une pathologie embryonnaire par le diagnostic de toute anomalie chromosomique ou génétique à rechercher prioritairement dans le cas de couples où existe le risque de maladie liée au sexe, cette médecine prédictive instaure en fait des choix et des décisions qui pourront dériver vers des attitudes :

1 – de sélection, sexuelle par exemple au minimum,
2 – et par abus, vers une politique d’Eugénisme actif.

Ces deux attitudes sont condamnables du point de vue spirituel islamique en raison de l’intervention intempestive de l’humain dans les équilibres naturels des espèces et particulièrement de l’homme même si on ne se contente que d’en considérer la vie biologique en dehors de toute spiritualité.

La volonté créatrice n’appartient qu’à Dieu. L’homme reste l’effecteur de cette volonté dans le sens de l’intérêt général, de l’intérêt de la vie mais non dans des choix de mort de l’embryon qui reste ici un « moriturus » potentiel au terme d’un diagnostic qui lui serait néfaste.

A ce stade pré-implantatoire il est certain qu’un tel diagnostic est éminemment tentateur de vérification génétique. Mais l’impuissance actuelle de tout traitement à ce stade précoce ne laisse qu’une possibilité de choix manichéen.

L’Islam cependant, dans son attitude positive en matière de recherche médicale, se référant aux travaux de Razès, d’Avicenne ou d’Averroes garde toute prudence dans un sens ou dans l’autre. Loin de nier les nécessités de pousser toujours plus avant la recherche du Savant, celui-ci est considéré quelque part comme l’égal des Prophètes à condition que la connaissance reste associée au respect de la foi tout comme le préconisèrent Maïmonide et Saint Thomas.

En conséquence la recherche et le diagnostic pré-implantatoire en matière de potentiel génétique doivent s’inscrire dans une logique de respect de la dignité de l’embryon considéré comme une personne humaine à part entière.

Quant au diagnostic prénatal (DPN) s’il consiste à détecter les anomalies graves d’un foetus dans le sein de l’utérus maternel, les méthodes sont beaucoup plus répandues et ne nécessitent pas l’infrastructure exigée par le diagnostic pré-implantatoire (DPI).

Les méthodes les plus courantes du DPN sont l’échographie banale, l’amniocentèse, parfois des prélèvements de sang ou de cellules foetales.

La sanction du diagnostic d’une Trisomie 21 pose à première vue la décision d’une interruption thérapeutique de grossesse (ITG). Là aussi interviennent le voeu parental, le projet parental, mais des choix de société concernant les possibilités d’accueil des Trisomiques.

Ce problème peut aussi concerner les anomalies moins graves détectées au DPN pour lesquelles la sanction de l’ITG peut paraître exagérée donc injuste vis à vis du futur enfant.

L’anté islam a connu également une sélection sexuelle en supprimant des filles dont la naissance était jugée encombrante ou inutile à la Tribu.

Reviendrons-nous à ces régressions utilitaristes des êtres humains selon des critères de commodité des parents, d’intérêt de la société, ou de choix encore plus arbitraires ?

L’Islam ne reconnaît qu’une nécessité d’ITG : celle où seule la vie de la mère est en danger. Pour l’embryon ses anomalies somatiques, si elles ne mettent pas formellement sa léthalité en cause, ne peuvent faire oublier l’âme humaine qui n’apparaît pas encore dans ces amas cellulaires et qui sait s’il n’y siège pas un espoir pour l’humanité ?

Là aussi toute technique tendant à une thérapeutique possible est justifiée par cette espérance. Il faut éviter un DPN systématiquement orienté vers la Trisomie 21. Et en Trisomie 21 ne doit pas motiver une attitude Eugénique.

Quant aux autres techniques plus ou moins précoces de diagnostic génétique, de fécondation à partir de cellules d’espèces animales, du clonage et des manipulations de gènes l’éthique religieuse émet les plus expresses réserves dans ce qui est considéré

– soit comme un viol des secrets génétiques de l’individu
– soit comme une déviation dangereuse parce qu’imprévisible des processus normaux de la procréation humaine.

Dr. Dalil BOUBAKEUR : Recteur de l’Institut Musulman de la Mosquée de Paris

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