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Qu’est ce que l’Islam ?

L’Islam est un Dogme, une Loi, une Culture, une Civilisation et une Conception de la vie.

C’est en effet, une religion qui a forgé une communauté, formé une mentalité, crée une civilisation ayant son art, sa culture, sa philosophie, sa législation, ses conceptions sociales et ses institutions.

Etymologiquement le mot Islam signifie « se livrer », et donc se livrer à Dieu, s’abandonner à Sa Volonté, s’en rapporter à Lui en tout et pour tout.

L’Islam implique le don de soi à Dieu, d’une manière définitive et sans aucune réserve, qui entraîne pour le musulman l’abstraction de sa volonté et de sa liberté eu égard à la Volonté et à la Liberté de Dieu.

Une telle restriction de la liberté et de la volonté individuelles conçues comme foncièrement relatives, est en même temps l’affirmation du caractère absolu de tous les attributs de Dieu. Cette confiance totale en Dieu, la subordination de la liberté individuelle relative à Dieu a donné naissance sous une forme tendancieuse à la théorie du « fatalisme musulman », qui est une conséquence et non le fondement de l’Islam.

Sur quelles bases repose l’Islam ?

L’Islam est une doctrine révélée, fondée sur :

  1. Le Coran
  2. La tradition
  3. L’effort interprétatif des sources, du Coran et de la tradition au cours des siècles.

Le Coran est une solennelle protestation contre l’idolâtrie, l’adoration des images. C’est une véhémente affirmation de l’unicité divine et une exhortation du retour à la religion révélée à Noé, Abraham, Moïse, Jésus, Mohamed (SAWS), religion qui proclame que Dieu est Un, ordonne le bien et condamne le mal, annonce une vie future et une future rétribution de nos oeuvres ici-bas.

L’Islam rejette la doctrine de l’incarnation mais admet que Jésus est l’esprit de Dieu et vénère l’Immaculée Conception.

L’Islam rejette le péché originel et la théorie de la Rédemption. Au contraire Adam, n’a pas subi une chute, mais a été au rang de vicaire de Dieu sur terre.

L’homme ne porte pas en lui le péché originel mais a été élevé par la grâce de Dieu aux cimes vertigineuses de la foi et de l’adoration de son Créateur.

Et c’est cette élévation distinctive qui le différencie de l’animalité.

NAISSANCE DE L’ISLAM

L’Islam est une religion révélée – Révélée à un homme de la tribu de Quraysch, Mohamed (SAWS) né en 570 après J. C. qui s’est toujours défendu d’être un être d’essence divine ou surhomme. « Je ne suis qu’un homme, comme vous », ne cessait-il de déclarer.

C’est une religion à caractère universel, affirmant un monothéisme intransigeant, sans représentation figurée, sans statue, sans mystère, sans miracles, sans sacrements.

L’Islam a eu pour berceau l’Arabie, ou plutôt cette partie de l’Arabie qui porte le nom de Hidjaz. Et c’est au début du VII ème siècle après J.C. que date la révélation islamique (vers 610).

Reportons-nous à l’état religieux du Monde Méditerranéen et Proche Oriental, à l’aube de VII ème siècle après J.C. On est d’abord frappé, en ce qui concerne le Proche Orient par une anarchie religieuse caractérisée. C’est dans un Proche-Orient, miné par les discussions théologiques, traversé par de grands périls, bouleversé par des données politiques et économiques nouvelles incapables de cristalliser sa pensée autour d’une doctrine spirituelle définitive, que l’Islam est né comme consolation pour des peuples agités, inquiets et qui pour des causes diverses, n’avaient pu réaliser leur équilibre religieux.

Moment curieux en vérité que ce VIIème siècle Proche-Oriental où illuminés, aventuriers, magiciens, philosophes et théologiens s’évertuaient, à travers leurs conceptions de l’Univers ou leur

interprétation des écritures, à donner un sens et une orientation à l’élan des consciences vers Dieu.

C’est entre 610 et 612 après Jésus Christ que le Prophète Mohamed (SAWS) après une longue période de méditation, et une longue crise intérieur coupée de répits passagers et de sursauts d’épouvante, se décide à prêcher l’Islam secrètement d’abord, puis ouvertement.

Le milieu social dans lequel cette diffusion allait se faire, était partagé entre l’idolâtrie et le monothéisme, ou pour mieux préciser entre un paganisme polythéiste et tolérant, le judaïsme et le christianisme.

  1. a) – Le judaïsme qui était fort répandu en Arabie, au Yémen, à Médine et à Khaibar, était peut être la seule religion qui avait conservé son unité doctrinale.

Divers auteurs signalent que des sectes religieuses s’étaient multipliées au cours de l’histoire du Judaïsme : Mazdeqîtes au VIIème siècle, en Perse, Essebiens, Thérapeutes, Kabbalistes, Ebionistes, et Millénaristes avaient, néanmoins, marqué par leurs discussions et leurs rites, le Higaz, le Yémen et toute l’Arabie Septentrionale. Il en était tout autrement du Christianisme.

  1. b) – Si en Europe, le Christianisme avait peu à peu stabilisé et imposé la doctrine de l’incarnation, de la Trinité et de la Rédemption stabilité axé sur Rome, et s’il avait couvert l’Europe et consolidé ses positions après la conversion de Clovis en 496, et l’évangélisation réalisée en France, grâce à Sainte Clotilde et Saint Rémi, en Italie, grâce à Saint-Grégoire, en Irlande, grâce à Saint Patrick, en Angleterre grâce à Saint Augustin, en Suisse grâce à Saint-Colomban en Espagne grâce à Hemnnegilde, en Allemagne grâce à Saint-Willibrod, il n’en était pas de même dans le Proche-Orient.

Le Proche Orient refusait de partager la conception que le catholicisme romain avait de la nature du Christ. La déité de Jésus semblait heurter les traditions religieuses du Proche Orient qui refusait d’admettre intégralement l’enseignement de Rome à cet égard. Rome soutenait la double nature en une même réalité. Pourtant plus de 6 Conciles

Eucuméniques n’avaient pas réussi à mettre fin aux hérésies qui naissent sporadiquement et remettaient chaque fois tout en question.

Les foyers d’opposition étaient alors Constantinople, et à un moindre degré Alexandrie, Antioche, Damas, Ephèse, et les auteurs de ces hérésies étaient en général des patriarches. Malgré les efforts des papes et des empereurs, malgré les campagnes soutenues par les Pères de l’Eglise comme Saint-Athanase, Ephrem, Basile, Grégoire, Epiphane, Chrysostome, Jérôme, l’unité religieuse demeurait précaire et la stabilité des consciences périodiquement compromise.

En tout état de cause, il subsistait encore de fortes survivances dans le Proche Orient des théories d’Aritus condamnés par le Concile de Nicée en 325, de Macédonius condamnées par le Concile d’Ephèse en 431 ; des survivances aussi du monophysisme d’Euthychès qui, quoique condamné par le Concile de Chalcédoine en 451 n’en donna pas moins naissance à trois nouvelles églises : l’Eglise Arménienne dont le patriarche ou catholicos résidait à Erseroum : l’Eglise Jacobite de Syrie et de Mésopotamie ayant à sa tête un patriarche résidant à Alexandrie exerçait une sorte de suzeraineté sur l’Eglise Ethiopienne.

… Et je passe sur les conceptions Judéo-Chrétiennes et les théories formulées par Sergius à la demande de l’Empereur Héraclius. A ces divergences dogmatiques monothéistes s’ajouter, pour rendre confuse une situation religieuse déjà fort embrouillée.

Mais des penseurs discrets, qui sous le nom de gnostiques, entendaient apporter une nouvelle connaissance par voie initiatique – au problème de la nature de Dieu et du monde.

Ces doctrines ou gnoses (il y en eut plusieurs) allaient exercer une forte influence sur l’esprit des élites d’alors, étaient connues dans le Proche Orient à travers Simon le Magicien, Basilide, Marcius, Clément d’Alexandrie, Origène, et surtout à travers le plus illustre d’entre eux, celui qui devait exercer une forte influence sur la culture arabe en matière de géographie et d’astronomie, Ptolémée, qui affirmait dans son épître à Flora que les Ecritures avaient été mal comprises et que l’essentiel résidait dans la foi en un Dieu transcendant immatériel et immanent.

Et ce même Proche Orient était encore agité par les doctrines dualistes, par les Sabéens, ou Baptistes et des personnages que nous connaissons fort mal encore, les Hanifs, moines mystérieux et errants qui parcouraient les villes et les déserts en ce réclamant d’Abraham et annonçant l’arrivée d’un messager divin chargé par Dieu de restaurer la vraie foi et d’indiquer la voie du Salut aux Hommes.

Au contact de cette effervescence religieuse, l’Arabie du Nord ne pouvait manquer d’en subir l’influence. Beaucoup d’Arabes étaient chrétiens nazaréens ou judaïsés.

La Mecque capitale du négoce arabe était aussi une capitale religieuse un peu à la manière romaine. Chaque croyance y était représentée par une idole : le Dieu d’Abraham et d’Ismaël y était vénéré à l’instar des divinités paënnes, comme Allat, Uzza, Manat, Taghout, etc… Lorsque le Prophète rentrera en vainqueur dans sa ville natale, il brisera plus de trois cent idoles dans le temple de la Kaaba.

Les Arabes s’accommodaient de cet électisme religieux où le monothéisme et l’idolâtrie voisinaient dans une tolérance à la fois souriante et lucrative, sur laquelle les Qoraychites, tribu du Prophète (SAWS) veillaient jalousement par tradition et par intérêt en organisant des foires commercialo-religieuses, et des pèlerinages, une ou plusieurs fois par an.

Dans le début de son apostolat, en 610, Mohamed (SAWS) se proclame Prophète, Envoyé par Allah, pour transmettre un message aux hommes doués de raison. Au début, le message apparaît comme un appel aux monothéistes, chrétiens et juifs vers les vraies sources, le culte du Dieu Seul, la restauration de la religion d’Abraham, de Moïse et de Jésus.

Dix ans durant, l’Islam prêche par Mohamed (SAWS) s’affirme comme un accomplissement et un terme des religions révélées. Le message islamique apparaît comme une confirmation du monothéisme et un appel pour une mise au point des Ecritures. Il se situe donc, à l’instar de la Réforme Protestante plus tard, en Europe, dans le sillage des grandes doctrines bibliques.

Le Prophète était persuadé de rallier facilement à l’Islam les « unitaires », les « gens des Ecritures » (Ahl Al Kitab), c’est à dire les Chrétiens et les Juifs, et d’abord parce qu’il se réclamait de Jésus, de Moïse et surtout d’Abraham, symbole du monothéisme et de la foi sous leur forme et la plus pure. A l’évêque de Najran, venu lui rendre visite, il permet de célébrer la messe des rameaux dans sa propre Mosquée en 628 à Médine.

Bon nombre de rites sont admis par l’Islam. La direction de la prière musulmane (Qibla) est orientée vers Jérusalem.

Avec les Juifs et les Chrétiens, dont la bonne foi est retenue et appelés Gens du Livre, le Coran rappelle leur appartenance à la même Révélation.

  1. 11 – 129 :

« On dit : Soyez Juifs ou Chrétiens et vous serez sur le bon chemin. Répondez-leur : Nous sommes plutôt de la religion d’Abraham, vrai croyant et qui n’était point du nombre des idolâtres » !

  1. II – 136 :

« Dites : Nous croyons en Dieu et à ce qui a été envoyé d’en haut à nous, à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob, au (12) tribus, nous croyons aux livres saints qui ont été offerts à Moïse, à Jésus, aux livres remis aux Prophètes par le Seigneur. Nous ne faisons aucune différence entre les Prophètes et nous nous abandonnons à Dieu » !

L’Islam admet l’immaculée conception, vénère la Vierge Marie et dans le Maghreb, en Orient, en Turquie (Ephèse) en nombreuses occasions mariales.

Il conçoit Jésus comme une parcelle de l’Esprit de Dieu (Rûh Allah) :

Dieu l’a créé d’une manière extraordinaire, et surnaturelle. Dieu a créé Adam de Limon. Il a créé Jésus en insufflant une parcelle de son esprit en la Vierge Marie, première femme du monde de l’Islam en tant que « Dieu l’a choisie, purifiée et élue entre toutes les femmes » (S. III. 42).

Elle est vénérée avec tendresse et respect.

SII – 86 :

« Moïse aussi était venu au milieu de vous avec signes manifestes et en son absence vous avez pris le veau d’Or pour l’objet de votre adoration ».

SII – 38 :

« Croyez au livre que j’ai envoyé pour corroborer vos écritures ! Ne soyez pas les premiers à lui refuser votre croyance. N’allez point acheter avec mes signes un objet de piètre valeur. Craignez-moi ! »

La rupture avec le Judaïsme et le Christianisme étant décidée, elle se traduit par le changement de l’orientation de la Prière.

La Qibla orientée vers Jérusalem, berceau des écritures et patrie des Prophètes, la prière musulmane est à compter de 624 – C’est à dire (02) ans après l’arrivée du Prophète à Médine – orientée vers la Ka’ba, temple d’Allah dont la reconstruction remonte à Abraham.

La Qibla change et ce changement est consacré par la :

S11. 136 :

« Qui leur a fait abandonner leur première qibla ? Dis : à Allah appartiennent l’Orient et l’Occident. Il conduit qui Il veut sur le droit chemin. Ainsi nous avons fait de vous une communauté du juste milieu, afin que vous soyez témoins pour les hommes, comme le Prophète est témoin pour vous… tourne ton visage vers le temple sacré (la Ka’ba). Tournez vos visages vers Lui où que vous soyez ».

L’Islam précise son dogme, jette les bases de sa législation, fixe son rituel et annonce ses promesses, sans pour autant renier ses idées premières, ni rompre avec les données fondamentales des Ecritures et notamment la religion d’Abraham, source de toute religion monothéiste : Il donne en même temps ses propres définitions de Dieu, de l’Univers, de l’homme,

des rapports qui les régissent. Il étend son appel vers le Dieu Unique à l’ensemble des croyants et au monde :

S.2 . 62 :

« Ceux qui parmi les croyants juifs, chrétiens et sabéens croient en Dieu, au jour dernier, pratiquent le bien, auront leur récompense auprès de leur Seigneur. Ils ne connaîtront ni la crainte, ni la tristesse »

S.5 :

« Aujourd’hui j’ai parachevé votre religion. J’ai complété pour vous mes grâces. Il m’a plu de vous donner comme religion l’Islam ».

Ainsi défini, l’Islam est un monothéisme de rigueur, d’amour et de foi. Il appelle l’Homme à adorer Dieu dans son omniscience, sa toute puissance et sa justice absolue, sa miséricorde, à reconnaître dans l’univers les signes de sa majesté, de sa sagesse, et son infaillibilité. Il est le maître du temps et du mouvement, de la vie et de la mort (Sourate El Mûlk) – La mort des individus n’est que l’anéantissement d’une matière essentiellement périssable. « Tout périt sauf sa face ! » Coran (Al Rahman)

S.2 . 255 :

« Dieu ! Il n’y a point de Dieu hormis Lui, le vivant, le subsistant. A Lui appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui (peut) intercéder auprès de Lui sans sa permission, Il sait ce qui est devant et derrière eux, alors qu’ils n’embrassent de sa richesse que ce qu’Il veut. Son trône s’étend sur les cieux et sur la terre dont la conservation ne lui est d’aucun poids. Il est le Très Haut, l’Infini »
(Versets du Trône).

SXXIV (Lumière) V. 35 :

« Dieu est la lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un verre pareil à un astre étincelant qui s’allume grâce à un arbre béni : un olivier qui n’est ni

de l’Orient ni de l’Occident et dont l’huile brillerait sans qu’un feu la touche ou peu s’en faut lumière sur lumière. Dieu dirige vers sa lumière qui Il veut. Il propose aux Hommes des Paraboles. Dieu connaît parfaitement toute chose ».

S.49 . 13 :

« Ô Hommes nous vous avons créés d’un Homme et d’une Femme et avons fait de vous des peuples et des Tribus afin seulement que vous vous reconnaissiez les uns les autres… »

Hadith :

« L’Arabe n’a aucune préséance sur le Non-Arabe si ce n’est pas la Piété ».

Le Message de l’Islam prône

Une éthique rigoureuse dans le sens du bon comportement moral et social (IHSAN).

Le Respect de la Vie, le Respect d’autrui

Il condamne la violence, le meurtre, incline au Pardon, au rejet de la vengeance,

Il prône avant tout la Paix, la Tolérance, le Dialogue.

LA TOLERANCE EN ISLAM

La Tolérance est une des plus belles vertus recommandées par l’Islam et, selon Virgil Gheorgiu, « Nul ne fût plus tolérant que Muhammad (SAWS) »

Plus qu’une simple attitude, la Tolérance est un acte de foi qui ressortit au Coran et à la Sunna, c’est à dire à la Tradition authentique du Prophète de l’Islam.

Le fanatisme religieux est contraire à l’esprit et à la Loi de l’Islam et nul n’est musulman s’il n’est pas Tolérant.

Un Hadith célèbre proclame :

« Pas de supériorité d’un blanc sur un noir, d’un Arabe sur un non-Arabe si ce n’est pas la piété ».

Le Prosélytisme, les congrégations missionnaires ne sont pas des pratiques ou des institutions musulmanes.

Coran II – 256 : La IKRAHA FI-D-DIN : « Point de contrainte en religion ! »

Coran II – 286 :

« Dieu n’impose rien à l’Homme qui soit au dessus de sa capacité… »

« Seigneur ne nous impose point ce que nous ne pouvons supporter ! »

Cette attitude rejette hors de l’Islam toute manifestation du fanatisme ou de violence et fait du respect de la vie humaine un article de la foi :

Coran V – 32 (La Table) :

« Quiconque tue une vie humaine non coupable de meurtre ou de dépravation, c’est comme s’il avait tué tous les hommes ; et quiconque sauve une vie humaine est comme s’il faisait dont de la vie à tout le genre humain ! »

D’ailleurs il est prescrit :

« Gloire à Dieu, c’est Lui qui donne la vie c’est Lui qui la retire » (S. 54).

Dans la Sourate V – 2 : Le Coran fixe les devoirs de la communauté:

« Entraidez-vous dans la bonne oeuvre et la piété, ne vous aidez pas dans le péché ni l’agression ! » Même la violence qui se justifierait par une vengeance ou une action punitive ne se sont autorisées dans l’Islam que dans le respect de la légitime défense proportionnée.

Sourate 16 – 125 Les Abeilles :

« La sanction qu’appelle un mal est un mal identique… »

Mais la jurisprudence musulmane a très tôt permis de substituer à la vengeance (THAR) qui ne serait qu’une application sommaire de la Loi du Talion, la possibilité de rachat d’un crime de sang par la DIYYA (prix du sang) Pardon qui fixe ses modalités pratiques par un accord entre les parties : demande publique de pardon, dédommagement en espèces, et toute convention qui découle de l’application des versets coraniques :

Coran II – 61 :

« S’ils inclinent vers la paix, incline vers la Paix et place ta confiance en Dieu… »

Coran -4 – 14 :

« Si vous excusez vos ennemis, passez sur leurs fautes et leur pardonnez, sachez que Dieu lui-même est très pardonneur ».

(L’Eprouvée).

Dans les luttes du Prophète de l’Islam contre ses parents et concitoyens de la Mecque acharnés à le perdre le Djihad mineur ainsi dénommé se définit dans les limites imposés par le Coran :

Coran II – 90 :

« Combattez dans la voie de Dieu ceux qui vous combattent mais n’agressez personne ! Dieu n’aime pas les Transgresseurs ! »

Coran 60 – 8 :

« Dieu vous incite à être justes et bons envers ceux qui ne vous chassent pas de vos foyers. Dieu est avec les Justes ! »

Ce verset reflète parfaitement l’attitude éthique et déontologique du comportement musulman en terre non musulmane : la justice, la bonne action en un mot la Tolérance religieuse dans un pays comme la France qui fonde sa constitution sur la Liberté de conscience et la Tolérance après la Révolution Française (Loi du 4 Août 89) une réciproque Tolérance islamique va de soi et notre récente Charte ne fait qu’exprimer ces vérités premières: les principes de l’Islam sont parfaitement compatibles avec les Lois de la République.

Par ailleurs, l’Islam prône la modération communautaire dans le verset suivant :

Coran II – 143 :

« Aussi avons-nous fait de vous une communauté du juste milieu afin que vous soyez témoins des Hommes et que l’Envoyé témoigne de vous ! »

Cette attitude de bon sens et de raison que Dieu recommande à sa communauté élimine ipso facto le fanatisme, la violence, l’intolérance et toutes formes d’extrémisme.

Beaucoup de musulmans devraient relire le Coran afin d’accomplir la volonté divine qui lui recommande d’être

« Une communauté exemplaire qui ordonne le Bien et interdise ce qui est répréhensible… »

Coran III – 110.

Mais le Coran ajoute (XIII – 11) :

« Dieu ne modifie rien d’une Communauté tant que chacun de ses membres n’aura changé en lui-même ! »

L’ISLAM ET LES RELIGIONS MONOTHEISTES

L’attitude-principes de l’Islam vis à vis des Juifs et des Chrétiens est codifiée par les versets suivants.

Coran XVI – 125 :

« Invite sur la voie de ton Seigneur par la sagesse et la bonne exhortation et discute avec eux de la manière la plus courtoise ».

Coran II – 136 :

« Dites : nous croyons en Dieu, à ce qui a été envoyé d’en haut à nous, à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux 12 tribus. Nous croyons aux Livres Saints envoyés à Moïse, à Jésus et aux Livres remis aux Prophètes par le Seigneur.

Nous ne faisons AUCUNE DIFFERENCE ENTRE LES PROPHETES et nous nous en rapportons à Dieu ! »

La Révélation coranique s’inscrit dans l’ordre des Ecritures transmises à Abraham, Moïse et Jésus, Mohammed (SAWS) confirmant leur enseignement, corrigeant ou complétant leur message (S. II – 132, S. V. 4).

Avec les Juifs et les Chrétiens (Ahl-l-Kitab, gens du Livre) le Coran manifeste « sans équivoque possible l’esprit de tolérance le plus bienveillant à l’égard du Judaïsme et des Chrétiens, surtout des Chrétiens » (H. BAMMATE).

Coran II – 135 :

« On vous dit, soyez Juifs ou Chrétiens et vous serez sur le bon chemin. Répondez-leur : Nous sommes plutôt de la religion d’Abraham, vrai croyant et qui n’était point du nombre des idolâtres ».

Coran V (Al Maïda) :

« (Souvenez-vous) lorsque Moïse dit à son peuple : Ô, mon peuple ! Rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous, lorsqu’Il a désigné parmi vous les Prophètes. Et il a fait de vous des rois. Et Il vous a donné ce qu’il n’avait donné à nul autre aux mondes ».

Tous les Envoyés et Prophètes de Dieu sont reconnus dans le Coran.

Coran III-199 :

« Parmi les Juifs et les Chrétiens il y en a qui croient en Dieu aux Livres, à ce qui a été révélé à vous et à eux, humbles devant Dieu et ne vendant point ses versets à vil prix. Ils trouveront leur récompense ! ».

Moïse est cité 136 fois dans le Coran. Abraham le père commun des 3 monothéisme, est le premier Homme soumis à Dieu (Muslim).

Coran II – 122 :

« Ô enfant d’Israël, rappelez vous le Bienfait dont je vous ai comblés et que je vous ai favorisés par dessus le reste du monde ! »

Jésus, fils de Marie est conçu comme une parcelle de l’esprit de Dieu (Rûh Allah), créé de manière extraordinaire et surnaturelle :

Coran II – 86 :

« Nous avons données preuves à Jésus fils de Marie, et nous l’avons renforcé du Saint Esprit ».

Dieu a créé Jésus en insufflant une parcelle de son Esprit en la Vierge Marie, reconnue dans son Immaculée conception et vénérée dans l’Islam comme Première Femme du Monde :

Coran III – 42 :

« Dieu l’a choisie, purifiée, élue entre toutes les femmes ».

PARMI LES AUTRES VALEURS GLORIFIEES PAR L’ISLAM :

La Paix : Paix est un des noms de Dieu, elle est un Don de Dieu.

Coran S. X – 25 :

« Dieu appelle les Hommes à la Demeure de la Paix. Il dirige sur une voie droite qui Il veut ».

La Bonté : Il faut respecter les autres comme soi-même et ne faire à autrui que ce que l’on voudrait qu’il vous fît. Il est recommandé d’être généreux envers les nécessiteux, ceux qui souffrent.

Hadith :

« Le Croyant est celui qui aime pour son prochain ce qu’il aime pour lui-même ».

Coran 93 – 9 :

« Quant à l’orphelin, ne le maltraite point, et le demandeur ne le repousse pas ! »

Le Pardon : Coran II – 263 :

« Une parole agréable et un Pardon valent mieux qu’une aumône suivie d’un tort ».

Coran IX – 27 (At-Tawbah) :

« … Dieu accueillera le repentir de qui Il veut car Dieu est Pardonneur et Miséricordieux ».

L’Amour : Coran v – 54 :

« Ô vous qui croyez, Dieu fera venir à lui des Hommes qu’Il aimera et qui l’aimeront ». Coran « Dieu aime ceux qui agissent avec Bonté ».

Hadith :

« Vous ne serez de vrais croyants qu’en vous aimant ».

La Charité : Coran III-92 :

« Vous n’atteindrez à la piété parfaite que lorsque vous aurez fait l’aumône de ce que vous chérissez le plus ».

Coran II-177 :

« La Charité ne consiste nullement à tourner (en priant) votre visage du côté du Levant ou du Couchant. Elle consiste à croire en Dieu, au Jour Dernier, aux anges, au Livre, aux Prophètes, à donner de son bien quelque attachement qu’on lui porte, à ses proches, aux orphelins, aux indigents, aux voyageurs, aux mendiants et pour l’affranchissement des esclaves. (Elle consiste) à observer la prière, à s’acquitter de l’Aumône. Sont charitables ceux qui demeurent fidèles à leurs engagements. Se montrent patients dans l’adversité, dans la douleur ».

DANS LE PROJET DIVIN DE CREATION DU MONDE

Le Coran indique clairement que la diversité du genre humain a été voulue par Dieu comme une source d’enrichissement dans la Tolérance :

Coran 49 – 13 (Al Hujurat)

« Ô Hommes ! nous vous avons créés d’un Homme et d’une Femme et avons fait de vous des peuples et des Tribus afin seulement que vous vous connaissiez les uns les autres ! »

Un autre verset affirme également que cette diversité nous interpelle comme une épreuve :

Coran II – 48:

« Si Dieu l’avait voulu il aurait fait de vous une seule communauté, mais il a voulu vous éprouver dans ce qu’il vous a donné. Concourrez donc dans l’oeuvre bonne ! c’est vers Dieu qu’est le retour. Alors il vous informera sur vos différences ! »

L’HISTOIRE DE L’ISLAM

Est riche d’enseignements édifiants dans le domaine de la Tolérance.

1 – Le Prophète de l’Islam (SAWS):

– Recevant les Evêques Nestoriens de Najran dans sa mosquée à Médine (en 628) leur permet de célébrer la prière des Rameaux dans une partie de la Mosquée ;

– Se levant devant le passage du convoi funèbre d’un Juif de Médine se lève déclarant son respect pour l’âme qui passe ;

– Entrant victorieux à la Mecque en 630 amnistie tous ses anciens persécuteurs même ABOU SOFYAN. Prononça sa célèbre déclaration d’amnistie pour ses anciens ennemis : « Qui entre dans la Kaaba sera sauf, qui entre dans la Mosquée sacrée sera sauf, et qui entre dans la demeure d’ABOU SOFYAN (son plus farouche ennemi) sera également le Prophète de l’Islam (SAWS) dans une lettre adressée au Gouvernement du Yémen MOAZZ lui prescrivit : « N’use point de violence pour imposer l’Islam aux Juifs et aux Chrétiens s’ils veulent rester fidèles à leur foi ».

ABOU BEKR, 1er Calife de l’Islam recommanda à Oussama futur conquérant de la Syrie « de ne pas opprimer les vaincus de ne pas spolier les biens, de respecter les moines dans leurs couvents, de ne tuer ni enfants, ni femmes, ni vieillards, de ne pas saccager les plantations, de laisser moines et religieuses en parfaite quiétude ». Plus tard le Calife Omar usa de même en entrant à Jérusalem où, par respect, il évita de prier dans l’Eglise de la Résurrection, afin qu’elle ne fût pas transformée en Mosquée (an 638).

Très généralement l’Islam condamne la perturbation de la paix sociale, la sédition (ou AL FITNA), le désordre. Le Coran et la Sunna sont fertiles en recommandations aux musulmans d’éviter les dangers de la FITNA. L’histoire a retenu la gravité de la Grande FITNA, ou scission entre Ali et Moâwiya (bataille de Ciffine en 657) puis entre Ali et les Khâridjites (en 658), enfin naissance du Chi’isme après la mort de ses fils Hassan et Hussein, tombé en martyr à la bataille de KERBALA en 680.

De l’autre côté de la Méditerranée dans l’Espagne Oumyade la Tolérance des Princes Musulmans unanimement reconnue et admirée : Le IX ème siècle, le Cordouan Alvaro, tout en déplorant la tiédeur des Chrétiens d’Espagne et leur ignorance du latin, rend un hommage

singulier à la culture islam-hispanique en voie de formation, quand il s’écrie, dans un passage souvent cité de son Indiculus luminosus :

« Mes coreligionnaires aiment à lire les poèmes et les oeuvres d’imagination des Arabes ; ils étudient les écrits de théologiens, non pour les réfuter, mais pour se former une diction Arabe correcte et élégante… Tous les jeunes Chrétiens qui se font remarquer par leur talent ne connaissent que la langue et la littérature arabe ; ils lisent et étudient avec la plus grande des livres arabes ; ils s’en forment à grands frais d’immenses bibliothèques et proclament partout que cette littérature est admirable… Quelle douleur ! les Chrétiens ont oublié jusqu’à leur langue religieuse et, sur mille d’entre nous, vous en trouverez à peine un seul qui sache écrire convenablement une lettre en latin…

En effet de nombreux Chrétiens et Juifs, désirant échapper à l’état de tributaires et voulant accéder à des positions sociales égales à celles des conquérants, se convertirent en masse à la foi musulmane.

L’attitude des Arabes à l’égard de ceux qui restèrent fidèles à leur ancienne religion fut, d’ailleurs, empreinte d’une douceur tout à fait inconnue de l’Europe à cette époque.

« Jamais, dit Ernest RENAN, conquérants ne poussèrent plus loin que les Arabes la Tolérance et la modération envers les vaincus ».

Cette mansuétude correspondait au surplus aux intérêts politiques de l’Espagne musulmane.

L’INTEGRISME

L’établissement d’un pouvoir publique religieux n’est pas propre à l’Islam, et l’idéologisation de la religion par la lutte violente si elle a connu d’autres époques et d’autres croyances, a, dans l’Islam, une histoire et une actualité. Le Chiisme dès ses débuts, avec les luttes de Ali, gendre et neveu du Prophète, a voulu instaurer la primauté d’un chef légitimé par son lignage avec le Prophète et son aura spirituelle, bref un IMAM de la communauté.

Dans cette Histoire, l’affaire des Qarmates est exemplaire : Il s’est agi de la fondation du 1er Etat islamique à Bahrayn, de l’an 900 à l’an 1078. Ce petit Etat islamique établit en effet un imamat de type Ismaélien violemment hostile à ses voisins, menaçant même Baghdad en 927 et occupant la Mecque en 930, brutalisant les pèlerins, et déplaçant la Pierre Noire de la Mecque vers Bahreïn, et qu’il a restituée en son lieu d’origine qu’en 952, l’Etat Qarmate vécut dans un communautarisme fermé en secte ésotérique très organisée, pratiquant le prêt sans usure une monnaie symbolique (de plomb), une entraide active et gratuite. Ce communautarisme a été qualifié de véritable « communisme initiatique » selon l’expression de L. MASSIGNON qui l’a bien étudié.

Les Qarmates fanatisés ravagèrent le Bas Irak, pillèrent Basra, écumèrent les mers. Une révolte interne rétablit la propriété privée et l’Etat insulaire de Bahreïn périclita au XI ème siècle pour revenir au Califat de Baghdad.

Du Onzième au Treizième siècle, une autre secte secrète, celle des Haschachin ou Assassins, fut une organisation politique Chiite religieuse redoutable créée par Hassane Al Sabbah (1190-1224). Elle établit son pouvoir dans la forteresse d’Alamût en Iran. Son fondateur ordonna toute une série de meurtres en Iran et en Irak, assassinant même quelques Califes, des Chefs Militaires et des hommes politiques Abbassides, leurs terribles châtiments faisant des Assassins des Martyrs de Dieu, furent favorisés par les troubles de cette époque liés aux Croisades et aux dissensions Seldjoukides pour le pouvoir. Le terrorisme pratiqué par cette secte ne connût son terme qu’après la prise de la forteresse d’Alamût en 1256 par le Tartare Hulagù Khan et leur extermination en Syrie par le Sultan Mamelouk Beybars en 1272.

Plus tard ce furent les Almoravides (en Espagne) de 1050 à 1147 puis les Almohades de 1147-1259 (originaires du Maghreb) qui fondèrent un Unitarisme théologique et prônèrent la Guerre Sainte comme 6ème obligation de l’Islam. Au XVIII ème siècle, une résurgence de la 4 ème Ecole Hanabalite de l’Islam, sous le nom de Wahabisme victorieux en Arabie Centrale, deviendra au XX ème siècle, la principale source financière du Fondamentalisme dans le monde.

Les Ulémas d’Algérie avec le Cheikh Abdelhamid IBN BADIS prônent un idéal religieux purifié des traditions obscurantistes mais il fût surtout orienté vers un nationalisme militant IQBAL et MAWDUDI tentaient pour

leur part d’allier l’Islam et la Modernité au Pakistan. Mais c’est le modèle Iranien, aujourd’hui, après l’effondrement de l’idéologie panarabe de Djamel ABDELNASSER en 1967, qui apparaît comme un exemple probant et imitable de la prise du pouvoir politique par des Hommes et des responsables animés par la seule motivation religieuse.

En effet l’Etablissement d’une République Islamique d’Iran en 1979 suivie par les modèles Afghan, Soudanais puis Pakistanais redonne l’actualité aux premières thèses modernes du pouvoir islamique prônées par les frères musulmans.

Rappelant le mouvement Qarmate et celui des « Frères de la pureté » (IKHWAN AS-SAFA), c’est en Egypte à partir de 1928 que les thèses intégristes furent reprises par l’Association des Frères Musulmans ayant pour figures de proue le Cheikh Hassan Al Banna et Syed Qotb (mort exécuté en 1965). Celle-ci a pris pour thème la D’awa ou prédication radicale prônant la « solution islamique » de tous les problèmes de l’Umma et la dénonciation des valeurs de la civilisation occidentale, en rejetant les philosophies jugées matérialistes ou athées, et prônant le Djihad. L’activisme des Frères Musulmans et leurs thèses paraissent reprendre vigueur et l’action du Maghreb, en Orient (EGYPTE) mais surtout en Europe.

Sa structuration fut basée sur la Bay’a ou serment d’allégeance absolue au guide (Mourchid) qui fonda une Ecole (Al Harra) formant de nombreux disciples intégristes. Partant du postulat que l’Islam est en même temps « religion et organisation mondaine » de l’Etat communautaire, l’action et la prédication de Hassan al banna fut un combat intégriste acharné pour l’avènement de l’Etat Islamique intégral.

Aujourd’hui toutes les théories et les archétypes religieux les plus persistants remontent du fond des âges et des comportements. Utilisant le langage de la haine, il ne s’agit plus de la simple utopie du retour à l’Islam mais d’un programme politique. Il entretient un certain nombre d’illusions mobilisatrices des masses frustrées, exclues facilement fanatisées.

Ce projet a-t-il une chance de succès ? Il ne semble pas réaliste pour autant :

C’est Abdelkader ‘Auda, théoricien des Frères de l’Association qui écrivit : « Est rejeté hors de l’Islam (TAKFIR) quiconque soutient que la Chari’a n’est pas venue pour réglementer les relations entre les individus et les collectivités, les gouvernants et les gouvernés, ou que toutes les régulations de la Chari’a ne sont pas éternelles ou ne sont que temporelles, ne pouvant s’appliquer au temps présent et que d’autres Lois civiles leur seraient préférables. Ceci est un avertissement pour tous ceux qui placeraient d’autres Lois au dessus de la Chari’a.

L’autre principe de l’Association fut le principe de MINORITE : La majorité selon eux peut être contestée dans une communauté (à l’époque où le Nassérisme exerçait un Charisme extraordinaire sur les foules Egyptiennes), et n’est pas un critère en soi. C’est au contraire la singularisation de la minorité par la Foi qui « la distingue aux yeux de Dieu », et même si elle infirme dans ce paradoxe, cette minorité n’en demeure pas moins supérieure à la majorité.

Le heurt avec le régime de Gamel Abdel Nasser aboutit à l’emprisonnement, à l’exil de nombreux frères musulmans et à la condamnation à mort pour complot de Syed Kotb exécuté en 1965.

Par la suite, c’est un des frères Egyptiens, CHOUKRI Mustapha, qui dès sa sortie de prison allait fonder par la suite l’association de la « communauté musulmane » (Jama’atu-l-muslimin) rebaptisée « Anathème et Migration » (Hijra Wa Takfir).

Se basant sur le Coran et la Sunna comme sources exclusives de la Chari’a, il bannit tous les efforts spéculatifs des Ecoles Juridiques de l’Islam. Dans une vision eschatologique il annonce l’avènement politique de l’Islamisation du monde, conformément au verset coranique qui dit : « Nous ramènerons le monde TEL que nous l’avons créé ». Coran 21 – 105 : « Et la Terre sera héritée par Mes Bons Serviteurs… »

Ceci justifie la thèse du retour aux temps prophétiques de la naissance de l’Islam. C’est ainsi que dans l’attente de ces temps annoncés, il urge d’imiter le Prophète dans son émigration (Hijra) qui préluda à l’organisation de la Communauté musulmane de Médine.

La notion d’exil (Hijra) est absolument nécessaires selon cette théorie pour l’avènement attendu de cet Etat car, le combat pour la cause de (Djihad) n’a été imposé aux musulmans qu’après l’Hégire ».

Pour l’auteur, le commencement de ce combat et la restauration de cet Etat ne devrait avoir lieu qu’après un Troisième Guerre Mondiale qui devrait selon lui opposer les deux grandes Puissances USA et URSS de son Epoque et qui s’entre-détruiraient.

Le rêve mythique de rétablissement de la cité de Dieu sur Terre ou « Dar Al Islam » passerait alors par une étape de lutte contre ceux qui seraient considérés comme mauvais musulmans. Les infidèles et les incroyants (Kafir), qui occuperaient indûment un espace mondain à conquérir (Dar Al Harb) par le DJIHAD le martyre et l’assassinat. Mais la réalisation de cette Umma idéale et mythique ne se fera pour les modérés qu’au prix d’une lente reconstruction spirituelle éloignée de tout extrémisme.

L’utopie intégriste aujourd’hui est devenue la caricature totalitaire et fascinante de la Religion. Et rien n’est plus éloigné de l’Islam que le fanatisme et l’assassinat. Ces procédés violents et sanguinaires régressent vers des rites barbares proto religieux de l’Humanité naissante qui a volontiers utilisé l’immolation sanglante à titre propitiatoire, expiatoire, ou conjuratoire. Le geste d’Abraham arrêté par Dieu a banni depuis 5000 ans l’assassinat et immolation pour motif religieux.

En définitive, utopie ou programme politique, l’intégrisme islamique a-t-il une chance de concrétiser ses attentes et son activisme dans le monde de l’Islam ,

Le projet du « retour à l’Islam » traduit surtout un Exutoire et un rêve proposé aux masses devant la crise des modèles classiques et leur incapacité à résoudre les graves problèmes mondiaux liés à la croissance démographique à la paupérisation des classes moyennes, au chômage des jeunes générations scolarisées sans débouchés et enfin à la monté des masses populaires des cités très mal organisées et à l’urbanisation catastrophique, Nationalisme, Marxisme, laïcité sans solution politique laissent place à un néofondamentalisme entretenant « l’illusion du retour à la Cité de Dieu » (Dar Al Islam).

Le Pr. Olivier ROY dans son « Echec de l’Islam politique » constate : la proximité idéologique de tous ces mouvements n’a jamais entraîné l’ébauche d’une Internationale Islamite : au contraire c’est la logie des Etats qui s’impose sur l’échiquier géostratégique du Moyen Orient. « Autant dire que l’avènement de l’Umma islamiste entraînant les foules vers une abolition des frontières et de la persistante segmentation des pouvoirs « tribaux » n’est pas pour Demain.

L’Arabie Wahabite fondamentaliste souffre elle-même de contestations et de conflits intérieurs… au nom-même de la Shari’a !

En réalité, on ne saurait se dissimuler l’échec de l’Islam politique – échec déjà inscrit dans les faits et annoncé par la faiblesse intellectuelle de son projet, réfléchi et mis en oeuvre par des intellectuels eux-mêmes en situation d’échec. Cela ne signifie pas que des partis islamistes ne peuvent accéder au pouvoir, mais que ces partis n’inventeront aucune société nouvelle. « Ce sera l’ordre moral après la révolution. Le modèle islamique est pour les riches l’Arabie Saoudite : la rente plus la Chariat ; et pour les pauvres le Pakistan, le Soudan, et l’Algérie demain : le chômage plus la Chariat ».

Dr. Dalil BOUBAKEUR : Recteur de l’Institut Musulman de la Mosquée de Paris

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