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La Mecque, la Kaaba et les origines de l’Islam

Le Site de la Mecque est sacré depuis les temps les plus reculés, en particulier son temple préexiste à toute croyance religieuse, ce temple de Dieu, la Kaaba est cité plusieurs fois dans le Coran.

Dans le verset 96 de la Sourate III (Al Im’ran) il est dit :

« En vérité le premier temple (Baytin) édifié pour les hommes est celui de Bakka (bibakkata), temple béni, comme bonne direction pour les mondes. (mubarakan wa Hûdan lil ‘alamein) ».

Le verset 97 poursuit :

« Il y a là un signe manifeste : un lieu où Abraham s’est tenu debout ; Quiconque y entre est en sûreté – Dieu prescrit le pèlerinage à ce temple comme devoir à qui en a les moyens. »

La Tradition islamique fait remonter la construction du temple de la Kaaba à Adam, puis Noë et enfin Abraham qui le reconstruisit avec son fils Ismaël – (Ar Razi t.VIII-151) – L’appellation « Bakka » est un autre nom donné à la Mekke . Selon Al Yaqût, « Bakka » désigne l’emplacement de la Kaaba tandis que Mekka désigne l’ensemble de la cité qui porte une vingtaine de noms :

Nassa, Bassa, Kutha, al Haram, ar Râ s, Al qâdis al Hatîma, et plus souvent : Umm-l-Qurâ (métropole ou mère des cités) et aussi Bayt-al-‘atiq : le temple antique…

Géographes et commentateurs pensent que le terme de « Bakka » serait d’origine chaldéenne. La Bible (Ps.84-6,7) mentionne :

« Heureux ceux qui placent en toi leur appui lorsqu’ils traverseront la vallée de Bacca et la transformeront en un jardin. »

Ptolémée la signale sous le nom de MECORABA dans son ouvrage astronomique majeur : l’Almageste en 140 ap. J.C. Mais la Mecque est surtout le siège de la Kaaba : Dans la Sourate Ibrahim(XIV-37), celui-ci proclame :

« Seigneur ! j’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée aride près de Ta maison sacrée (La Kaaba) » .

A quoi Dieu prescrit : Coran II-125 :

« Nous prîmes d’Abraham et Ismaël l’engagement de purifier ma Maison – La Kaaba – pour ceux qui accomplissent les circuits circulaires, se lèvent pour prier, s’inclinent et se prosternent. »

Coran II-127 :

Quand ils édifièrent les assises du Temple, Ismaël et Abraham dirent ô Seigneur, accepte là dans ton audience et ton omnipotence. »

L’histoire anté-islamique de la Mekke montre que les Qoraychites formaient une Tribu dérivée de la confédération des Kinana. Ils s’étaient installés à la Mekke sous l’impulsion de Qusay, 2 siècles avant l’Hégire (4° siècle) d’où ils chassèrent les Khuza’a qui habitaient la localité depuis 3 siècles. La cité était connue comme un carrefour religieux et un centre commercial à la croisée des caravanes venues de Syrie, du Yémen, de la Perse, de l’Ethiopie, des villes romaines d’Orient et Grecques. Les Qurayshites allaient même obtenir en 467 ap. J.C. des avantages appréciables auprès des perses Sassanides, du Négus d’Ethiopie et des Byzantins (ar Rûm), la faveur de faire circuler leurs caravanes annuelles : une en hiver (rihlat ach-chità-i), l’autre en été (wa saïfi) signalées dans la (Sourate 106). Elles permettaient un florissant négoce d’encens, d’épices, de soieries, d’ivoire, de perles et d’armes.

Le Temple de la Mecque était la Kaâba édifié selon les sources musulmanes près de 2 millénaires auparavant, au milieu des tribus Jurhumites par le Patriarche Abraham, et son fils Ismaël. Celui-ci, ainsi que le rapporte le verset coranique cité, installera les tribus en quartiers (Shi’ab) autour de la Kaaba.

La Tradition de l’Islam insiste sur le fait qu’Abraham reconstruisit le Temple de la Kaaba en tant que Maison du Dieu Unique (Bayt Allah al Haram) et que les Qorayches le laissèrent envahir par l’idôlatrie que seul Muhammad (SAWS) eût la mission de détruire en vidant la Kaaba de son contenu et en   restaurant le vrai culte d’Allah.(630).

Il est certain que les Qoraychites avaient établi un véritable panthéon arabe anté-islamique qui donnait de la religion une conception curieusement davantage plus romaine que sémitique.

L’agitation religieuse, les confusions doctrinales et la confrontation des croyances de toutes sortes qui s’entrechoquaient à la Mekke, à la veille de la proclamation de l’Islam, avaient non seulement pour origine l’entrecroisement des routes caravanières, mais aussi l’état religieux du Proche-Orient lui-même durant les 5 ou 6 siècles de l’ère   chrétienne.

Si en Europe le Christianisme avait peu à peu stabilisé et imposé les dogmes de l’Eglise Romaine en matière d’incarnation, de Rédemption et de Trinité, il n’en était pas de même au Proche Orient.

Le Proche Orient refusait de partager les conceptions du Catholicisme Romain (et Byzantin) sur la nature du Christ. La déité de Jésus semblait heurter les traditions religieuses des patriarches proche-orientaux. Rome soutenait la double nature en une même réalité. Des divergences de vues hétérodoxes naquirent à Constantinople, Antioche, Alexandrie, Ephèse, ou Erzeroum.

En tout état de cause, allaient subsister des survivances des théories d’Arius condamnées par le Concile de Nicée en 325, de Nestorius condamné au Concile d’Ephèse en 431 et du Monophysisme d’Eutychès condamné au Concile de Chalcédoine (431). Après Chalcédoine allaient naître l’Eglise d’Arménie, l’Eglise Jacobite de Syrie, enfin celle d’Alexandrie dont dépendait celle d’Ethiopie.

Ainsi par l’intermédiaire de l’Ethiopie monophysite et de la Syrie nestorienne l’Arabie anté- islamique allait voir se constituer au Sud un royaume chrétien monophysite du Yémen et au nord des tribus arabes chrétiennes Nestoriennes : les Lakhmides et les Ghassanides.

Nous évoquerons également les influences judéo-chrétiennes issues de l’Eglise primitive de Jacques le Sauveur frère du Christ à Jérusalem, opposé à l’enseignement de Saint Paul, ainsi que la présence au Hidjaz de moines discrets de profession de foi Abrahamienne, gnostique, manichéene, ou mazdéenne. Et pour rendre plus confuse une situation religieuse déjà assez compliquée, citons qu’à côté d’un judaïsme orthodoxe coexistaient des sectes judaïsées ébionites, millénaristes, mazdéquistes etc… etc..

Ainsi à la veille de l’Islam la Mecque se trouvait à l’épicentre de ce tourbillonnement de croyances si bien que la Kaaba allait contenir 400 idoles ou représentations figurées de l’ensemble de ces cultes polythéistes, monothéistes dissidents, et idolâtres.

Beaucoup d’Arabes, étaient chrétiens, nazaréens ou judaïsés. Abraham restait l’ancêtre commun, père fondateur du Temple et de la Nation elle-même.

L’Esotérisme musulman, notablement illustré par Ibn Al Arabi (Murcie 1165/1240 Damas), mais aussi : Al Ghazali, Al Hallaj… vont attribuer aux origines et aux fonctions de la Kaaba un certain nombre de significations mystiques.

Pour Ibnu-Abbas c’est pour consoler Adam, arrivé sur le site de la Kaaba, que Dieu le protégea d’une tente (Khayma) descendue du Ciel comme premier temple et première habitation sur terre. Elle préfigura la « maison céleste visitée par les Anges » : Al Bayt al ma’mur qui en est l’archétype. Il reçut du Paradis une Pierre d’une blancheur éclatante qui allait noircir. La maison céleste peuplée d’anges, Bayt al ma’mur est citée dans le Coran 52-4 (at Tur) : « Par la maison peuplée. » Cette maison est le prototype de la Kaaba. Ibn-al-Arabi la situe « au 7° ciel » .

Après le Déluge, Noë remplaça par une construction d’argile et de pierre. C’est ce temple primitif, lieu sacré qu’Abraham allait reconstruire et purifier de toute idolâtrie pour le restituer au culte du Dieu Unique auquel il se soumit (muslim), et invita l’humanité à se soumettre.

Pour les mystiques Ghazali, Ibn al Qass, (Dala’il al Qibla), c’est dans la Kaaba qu’il faut voir le cœur de la création, le pôle axial du crée, une sorte de point fixe et éternel quelles que soient les révolutions du monde. Al Makrizi déclare : « La Kaaba est, par rapport aux parties du monde, comme le centre d’un cercle : Toutes les régions du monde sont en face de la Kaaba comme un cercle entoure son centre » .

Quant à la pierre noire qui s’y trouve, le traditionniste Ibnu’Abbas rapporte un Hadîth qui dit qu’elle descendit blanche du Paradis et que les péchés des Hommes la noircirent.

Ce cœur de l’existant (Qalb al Wujud) d’Ibn al Arabi atteint une dimension cosmique et universelle dans la vision mystique de l’Islam (Futuhat al Mekkiya) qu’il nous faut examiner sous l’angle symbolique mais aussi historique de ce lieu saint.

La Kaaba (cube en arabe) est une construction orientée et ses dimensions selon Godefroy De Mombynes, Mc Clain sont de 10 m de large x 12 m de long x 16 m de hauteur qui sont des multiples de quatre (4). Sans qu’on puisse le qualifier ici de temple à orientation solaire, sa quadrature intrinsèque (les quatre (4) arkan : quatre (4) coins ou angles : Rukn au sing.) évoquent généralement les quatre (4) points cardinaux.

Son axe Nord – Nord ouest fait que l’angle de la Pierre Noire (direction de Arafa) regarde le soleil levant (Est). Les autres angles s’orientent vers les trois (3) autres points cardinaux. L’axe paraît avoir été déterminé par le trajet d’Abraham lui-même, arrivant à la Mecque par le Sud- Ouest.

L’étude de l’orientation astronomique des axes de la Kaaba montre que son grand axe « est pointé vers le lever de Canope, ou Canopus Carenae, étoile la plus brillante et de plus grande magnitude du ciel austral en février.

Le petit axe de la Kaaba est orienté vers le lever du soleil en hiver. Ces deux directions sont perpendiculaires et peuvent facilement se prêter à d’autres calculs.

De nombreux géographes et astronomes musulmans, tels le Yémenite Muhammad al Amiri (m.en 1019) ou Al Kaswini, Al Biruni, utilisèrent ces repères astronomiques pour calculer la direction de la Qibla pour toutes les régions et les lieux de prière du monde. (Encyclopédie t.VI– p.167).

Des tables très complètes indiquent la Qibla. Aujourd’hui les boussoles facilitent le calcul individuel. Classiquement les Savants Musulmans adoptaient un système stellaire basé sur l’Etoile Polaire, la Grande Ourse, ou la Constellation du Centaure pour se mettre en direction de la Mecque pour prier.

Il faut, en Afrique du Nord et en Europe avoir la Grande Ourse à Epaule gauche. Ce repérage est justifié par le verset Coranique XVI-16 (An Nahl) : « Et par les Etoiles les hommes seront guidés » .

En ce qui concerne la circumambulation autour de la Kaaba, le pèlerin la commence à partir de l’angle de la Pierre Noire et effectue sept tours complets autour du temple dans une rotation humaine massive et impressionnante, dans le sens contraire à celui des aiguilles d’une montre. Ce sens a inversé l’ancienne tournée rituelle des idolâtres. C’est la thèse généralement admise pour expliquer cette direction.

Georges Henri Bousquet veut y voir un souvenir des fêtes anté-islamiques survenant aux solstices de printemps et d’automne, durant lesquels le soleil et son ombre tournent à Makka dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.

On peut remarquer que c’est également le sens direct de la rotation terrestre.

Une autre hypothèse (Hertz) voudrait que l’ancienne circumambulation gardait le temple à main droite, côté propitiatoire et bénéfique dans les anciens cultes romains, et que l’Islam a inversé, rompant ainsi avec les antiques superstitions. (Sha’wadha)

L’édifice de la Kaaba est revêtu depuis les Hymyarites de l’antiquité, d’un tissu noir (Kisswa). Ce « vêtement » est annuellement changé depuis l’époque Abbasside. L’intérieur du temple est vide, ne contenant qu’un voile : le « rideau de la Miséricorde » (ar Rahmân). On peut ici évoquer le Temple de Salomon à Jérusalem (Masjid al Aqsa) dans lequel le Saint des Saints était également vide, de forme cubique et devait contenir l’Arche d’Alliance – (Burckhardt).

De ce fait le changement d’orientation de la prière vers la Kaaba, au lieu du Temple de Jérusalem, selon le désir du Prophète (SAWS) agrée par Dieu (Coran – Chapitre II, verset 115) : « A Dieu l’Orient et l’Occident. Où que vous vous tourniez, donc, là est le visage (face) de Dieu. Oui, Dieu est Immense, Savant » (opérée en 624) bouleversa l’ancien ordre cosmique de l’adoration en restaurant le nouveau sens de l’égrégore (ensemble des prières du monde) converge vers Dieu, dont le Trône « contient l’ensemble de la création des cieux et de la Terre » (Versets du Trône, Coran II-255).

Un dernier point de l’histoire religieuse sémitique de la région nous paraît intéressant à relever. C’est celui des Sabéens, peuple mésopotamien que l’Islam considère comme   des « croyants Hanifs » au même titre que les chrétiens ou les juifs, et dont les origines remonteraient à Babylone.

Coran : II-62 : « Ceux qui, parmi les judaïsés, les Nazaréens, les Sabéens ont cru en Allah et au Jour Dernier trouveront leur récompense » .

Coran XXII-17 : « Certes ceux qui parmi les Juifs, les Sabéens, les Mages et les Nazaréens et ceux qui n’associent pas à Allah – Dieu est omniscient..   »

Un groupe parmi eux : les Mandéens pratiquaient le sacrement et le baptême dans l’eau courante, et passèrent pour des adeptes de Saint Jean Baptiste. L’intérêt que les Sabéens présentent, est qu’ils vivaient à Harran, où la Bible nous dit qu’Abraham et Sara, venant d’UR en Chaldée, s’arrêtèrent sur le chemin de Canaan (Genèse, 11), et s’établirent dans cette ville du Nord Ouest de la Mésopotamie.

Mais le rituel Sabéen d’Ur, successeur des Sumériens et des Akkadiens consistait en un culte de sept planètes, où chaque planète avait son temple : la lune, le soleil, Jupiter, Vénus, Mercure, Saturne et Mars, Ces Sémites araméens associaient en un culte complexe, la croyance en un pouvoir suprême unique et éternel, à des Prophètes comme Idris ou Enoch ou J. Baptiste et un polythéisme planétaire où le temple du soleil, le plus important était carré. D’autres temples carrés se retrouvent en Babylonie.

Ce culte astral et leur Astrolâtrie très poussée allait avoir du reste une incidente en la personne du plus grand astronome musulman, mathématicien auteur des célèbres tables astronomiques, le Sabéen Mohamed Ibn Djabir al Battani qui mourut en 929.

L’influence astronomique Sabéenne sur l’ésotérisme musulman et la vision cosmique de la Kaaba fût elle un temps liée au fait que la Kaaba, dans sa période anté-islamique était l’objet d’un culte astral où des divinités comme Alat, Uzza, Manaf, Manat, Ashtar, Chams et bien d’autres, représentaient des planètes comme Vénus, Mars, saturne d’obédience romaine ancienne mais aussi des astres comme le soleil, la lune ou des étoiles relevant des cultes Sabéens, mésopotamiens et chaldéens. On peut même retrouver des influences de divinités grecques telles Athéna, Dionysos, Jupiter ou Demeter.

Dans ces conceptions babyloniennes anciennes :

  • Sumériennes d’Hamonourabi (-3500 J.C.)
  • Akkadiennes de Sargon (-2000 J.C)
  • et Sabéennes anté-islamiques, d’UR.

Le panthéon astral n’a fait que croître et se structurer :

A côté de l’adoration ancienne de Marduk comme Dieu de la planète Jupiter, apparurent : Nab ou Dieu de Mercure, Nergal celui de Mars, Ninourra de Saturne, Ishtar de Vénus – Sîn était le Dieu-Lune et Shamash le Dieu-Soleil.

L’aspect multistellaire de ces adorations était sans doute lié aux caractéristiques célestes de brillance, de magnitude et de révolutions orbitales favorisant à certaines périodes telle ou telle observation planétaire.

Pour notre sujet, ces thèses sont mentionnées dans le Coran, à propos d’Abraham :

Dans la Sourate VI verset 76 (Al An’am) il est dit : « En vérité nous avons montré à Abraham le Royaume des Cieux et de la Terre afin qu’il fût de ceux qui croient avec conviction. Et quand la nuit l’enveloppa   il observa une ETOILE et dit : » Voilà mon Seigneur »   ! Puis lorsque l’astre se coucha, il déclara : « Je ne saurais aimer ceux qui disparaissent ! » Abraham dit la même chose à propos de la Lune et du Soleil qui se lèvent et se couchent. Il proclame, verset 78 : « Je tourne mon visage en monothéiste sincère (Hanifan) vers celui qui a crée les cieux et la terre et ne suis point du nombre des associations ! » .

Pour l’Islam, c’est Abraham qui a rompu avec l’astrolâtrie mésopotamienne considérée comme une association à Dieu (Shirk).

Mais le Coran, Sourate 53, An Najm, fait allusion à Sirius au verset 49 qui dit : « Il est le Seigneur de Sirius » pour la raisons que les Arabes adoraient cette étoile de première grandeur en héritage de l’astrolatrie babylonienne.

Ainsi Abraham engloba dans la croyance au Dieu Unique la Mésopotamie et l’ensemble des Sémites judaïsés ou non. Sa tradition était répandue dans toute l’Arabie jusque dans les proches du Prophète de l’Islam (SAWS) puisque Waraqa, le parent de Khadidja et ami du Prophète, passait pour un monothéiste sincère et croyant.

La Kaaba au cours de toute cette histoire anté-islamique et païenne allait, nolens volens, en tant que siège d’un sacré fort répandu dans la région, refléter plus ou moins ces influences et ces analyses cosmiques dans sa symbolique et dans les traditions soufies qui allaient la magnifier dans l’Islam.

En 682 un incendie criminel détruisit une partie du temple et Abdallah Ibn Al Zubayr entreprit de le reconstruire en cherchant les fondations d’Abraham. Il en fût blamé mais, il introduisit un espace semi circulaire (Al Hidjr) en face de la porte dorée du temple (Al Multazem) près du Maqam Ibrahim. Ce lieu serait l’emplacement des tombes de Hagar et d’Ismaël.

Dans son histoire, l’Islam conserva à la Mecque et particulièrement au temple de Dieu, la Ka’ba, ses entières caractéristiques, ramenant seulement l’adoration des croyants à la gloire de Dieu l’Unique – (Allahu Akbar !)

Ainsi le temple de la Kaaba représente par sa simplicité archaïque et sa haute symbolique la structure du sacré par excellence de l’Islam le contraste entre son dépouillement architecture et la magnificence des mosquées ultérieures dans le monde musulman d’Orient et d’Occident ne doit pas faire oublier que chacune représente aussi « une maison parmi les maisons de Dieu » (Bayt min buynt illah), et que la « terre entière est une mosquée » . Mais Mekka est Haram : zone interdite parce que sacrée. Interdite au profane.

Si les influences mésopotamiennes ont influencé la vision cosmique des Arabes avant l’Islam et si le Coran lui-même mentionne plus d’une centaine de fois les astres, le ciel, la terre, le soleil, la lune, des étoiles comme Sirius, les Pléiades ou l’Etoile Polaire (Sourate l’Etoile S.57) elles ne sont citées qu’à titre d’objets admirables de la création divine pour des peuples qui trouvaient dans la contemplation du ciel et de la terre de profonds sujets de méditation.

Par ailleurs, l’Islam qui se veut le continuateur et de le restaurateur de la théologie judéo- chrétienne trouve dans ces origines la réfutation de certaines thèses chrétiennes ou juives (sur la Trinité, la déité de Jésus, l’histoire d’Abraham avec   Ismaël)…

C’est pourquoi le croyant musulman considère que la survenue de la Révélation Mohamédienne tient non seulement d’un miracle prodigieux mais aussi répond tout à fait à la double interrogation :

1 – pourquoi un nouveau message était nécessaire après Abraham, Moïse et Jésus ?

2 – pourquoi cette religion est née précisément à la Mecque.

Le long cheminement de l’idée monothéiste a fini par triompher de manière éclatante et précise :

Sourate 17 – V.33 : « Voici la vérité ! l’erreur a disparu certes l’erreur est vouée à disparaître ! »

Ce cheminement a été jalonné par les prophéties antérieures mais aussi annoncé par ces discrets croyants cités par l’Islam comme tels et qui sont des Sabéens, des Juifs, des Chrétiens et singulièrement des Judéo-chrétiens, des Ebionites, des Hanifs, tous croyants en Abraham (Coran III-67) : « Abraham n’était ni Juif ni Chrétien mais Hanif (un monothéiste sincère) et Muslim (soumis à Dieu) » et attendant un nouveau messager annoncé dans toutes leurs Ecritures.

L’Islam est le triomphe du monothéisme sémitique présent en Orient depuis des millénaires ce qui explique sa présence massive et son succès dans des territoires où le christianisme, malgré son antériorité de plusieurs siècles, ne s’est que peu développé et souvent de manière contestataire dans ce même Orient.

Par contre, l’Occident tout imprégné de culture et d’histoire gréco latine accepta avec foi la vision Paulinienne du message évangélique. La Grèce, Rome, Byzance puis l’Europe tout entière reçurent les message qui leur convenait, l’Arabie, l’Afrique et tout l’Orient sémitique reçurent le leur. C’est ce qui compte : pour adorer le même Dieu, intime.

Coran : 109 V.6 : « A vous votre religion, à moi la mienne ! » Tout le reste est littérature.

Dr. Dalil BOUBAKEUR : Recteur de l’Institut Musulman de la Mosquée de Paris

1 commentaire

ELHADJI MALANG MANE
16 juin 2016 à 19 h 34 min

BON document mais seulement il manque quelque commentaire

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