What
image
  • Africaine
  • Algérienne
  • Chicken
  • Chinoise
  • Creperie
  • Fast-food
  • Française
  • Indienne
  • Italienne
  • Japonaise
  • Kebab Frites
  • Libanaise
  • Marocaine
  • Mauricienne
  • Mexicaine
  • Pizzeria
  • Salon de thé
  • Spécialités variées
  • Tacos
  • Thaïlandaise
  • Tunisienne
  • Turque
Where
image
image

La famille musulmane

  1. AUTORITE PARENTALE – FILIATION
  2. SEPARATION – DROITS DES CONJOINTS SURVIVANTS

La tradition de l’Islam en matière de droits de la famille se réfère à une jurisprudence très diversifiée dont la base est le Coran et les modalités d’applications varient selon les écoles (4) et tiennent compte de droits coutumiers (‘orf).

Ces traditions ont eu pour effet d’associer le statut de la famille à des règles juridiques d’essence religieuse, dans le cadre même de la communauté des croyants (Umma) où la famille recèle en puissance les caractères d’une micro société assurant sa cohésion interne, ses relations externes et son devenir. Droits et devoirs assurent par ailleurs une fonction précise dans l’organisation des rapports réciproques :

  • des conjoints
  • des parents – enfants
  • des ascendants et collatéraux
  • du groupe familial avec son environnement social (voisins, nécessiteux…) et

La famille musulmane retient aujourd’hui le principe, non pas d’un patriarcat comme on l’a souvent dit, mais celui de la patrilinéarité essentiellement orientée vers la perpétuation des liens intangibles avec le père dans le domaine de la   filiation.

La règle sociale veut qu’une personne de sexe masculin puisse se faire connaître par sa filiation Ibn (ou Banou au pluriel) mais aussi par sa paternité : Abû père de… Le Prophète de l’Islam qui n’eût pas de descendance mâle fût nommé dans le Coran l’ABTAR = le « sans Postérité ». Bien que sa réelle postérité par les filles – sauf Fatima (les fatimides) parce qu’épouse d’Ali – existat sans la même signification sur la   descendance.

Le mariage est un acte juridique consacré par l’assemblée des juristes (Fouqaha) et croyants et il est conclu par la récitation d’un chapitre du Coran : la Sourate I, la Fatiha. Il ne s’agit pas d’un sacrement mais d’un contrat en bonne et due forme assurant les conditions légales :

  • de la capacité au mariage (âge, état mental…)
  • du consentement des conjoints parfois des ascendants
  • de la qualification des témoins et des représentants légaux de la future épouse
  • enfin de la fixation de la dotation de l’épouse par son

Le principe qui régit le mariage dans le domaine patrimonial est en effet celui de la non communauté des biens. Et on peut ajouter que dans le devoir testamentaire de chaque père de famille musulmane la vocation successorale de l’épouse doit être concrétisée par un acte d’obligation, sauf divorce ou séparation où elle ne reprendra que sa   dot.

En ce qui concerne les enfants, le père de famille a l’autorité, le droit et le devoir :

  • d’assurer l’entretien (nafaqa) jusqsu’à la puberté du fils et le mariage consommé de la fille,
  • d’assurer l’éducation, la formation religieuse des garçons, celles des filles étant plus volontiers assurée par la mère,
  • enfin d’exercer la puissance paternelle (wilaya) pour tout ce qui concerne la garde et la défense en toute circonstance des intérêts de l’enfant.

L’abandon volontaire de l’enfant un cas exceptionnel en Islam.

En cas d’adoption l’enfant a le même statut de vie dans la famille, sauf qu’il gardera le nom de son père biologique et ne portera pas celui de son père adoptif.

Le Prophète de l’Islam adopta Zeid qui garda son nom de Ibn Harîtha (fils de Haritha) alors que Mûhammad reste pour la postérité comme Aboul-Qacim : père de Qacim, enfant qu’il perdit à la naissance.

La puissance paternelle consiste à la protection de l’enfant et à le préparer spirituellement et socialement, à assurer sa place dans la communauté et son rôle dans sa future famille.

Le devoir d’assistance, de solidarité et de soutien affectif en toutes circonstances fait partie du moindre des comportements notamment vis à vis des mères :

« Le paradis est au pied des mères » dit un hadith et dans le Coran s’élève la prière : (Coran 17-24) : « N’adore que ton Seigneur et marque ta bonté envers tes père et mère si l’un d’eux ou tous deux atteignent la vieillesse et dit : « ô mon Dieu fais miséricorde à mon père et à ma mère comme ils m’ont élevé tout petit »…

Plus généralement les juristes musulmans excipent du Coran Sourate IV – An Nisa – versets 127 à 130 les règles de la vie conjugale :

« Ils te consulteront au sujet du droit des femmes… précisant – les droits matériels en cas de séparation ou de décès du mari, la nécessaire équité quasi impossible dans la polygamie, les droits de la femme en cas de veuvage (1/8). La Sourate II (Al Baqara) v. 221, 226, 227, 228, 229, 230… 236 : précisant largement les conditions du mariage, du divorce, de la mère qui allaite, de ses droits matériels (mahr).

Les mutations de la famille musulmane (en France)

En France la Loi de 1975 sur le regroupement familial a massivement et durablement installé des familles musulmanes essentiellement d’origine maghrébine avec leurs traditions importées mais favorisé la formation d’une seconde et d’une troisième génération d’enfants nés statutairement dans le droit français en vertu du jus soli.

Des distorsions voire des situations conflictuelles peuvent naître entre parents et enfants dans certaines confrontations du droit avec les Traditions islamiques (autorité parentale, pouvoir de décision, pouvoir économique, liberté des mœurs), problème des interdits (alcool…).

  • Le mariage en France doit obéir aux règles de l’état civil et ne doit pas se contenter d’une simple formulation
  • Les mariages mixtes entre époux de religions différentes est licite entre un garçon musulman et une fille de religion juive ou chrétienne. Par contre la fille musulmane ne peut épouser qu’un musulman ou un converti.
  • L’autorité parentale est parfois abusivement exercée par le frère aîné « chargé » de veiller sur la conduite de sa sœur.
  • Les jeunes filles musulmanes écartelées, pour certaines, entre des traditions fondamentalistes sévères sur leur comportement (foulard par ) manifestent de plus en plus leur volonté légitime d’affirmer, dans le cadre plus général de l’émancipation de la femme musulmane, d’acquérir tous les avantages et progrès liés à la modernité.
  • Par ailleurs la perte d’autorité parentale qui a été l’une des grandes sources de la déshérence, de l’agitation voire de la délinquance des jeunes dans les cités, a tendance à être davantage sollicitée aujourd’hui en termes de prévention et de scolarité.

La reprise d’autorité parentale est devenue une nécessité pour assurer le devenir éducatif, scolaire et social de l’enfant, il en a de même pour son accès à la vie civique. Les rôles et fonctions de la mère de famille musulmane doivent être renforcées dans leurs aspects moraux, économiques, traditionnels, et aussi en ce qui concerne l’autorité parentale (Loi de 1970).

La famille musulmane est naturellement concernée par les progrès scientifiques concernant la contraception, les techniques d’assistance à la Procréation, et tout ce qui concerne le génie génétique ou la médecine prédictive.

L’information des mères de famille, et plus encore des jeunes filles, est assez générale et les principes religieux qui prônent le respect de la vie, et les exigences de la filiation légitime sont d’une portée et d’une application claires et bien connues de tous.

La nuptialité reste une valeur importante et largement pratiquée mais il existe également des unions libres notamment entre jeunes musulmans et jeunes français, filles ou garçons. Dans ce même cadre d’unions mixtes, l’homosexualité totalement réprouvée dans l’Islam peut exister marginalement.

D’une manière générale la famille musulmane entre peu à peu dans le processus d’intégration des familles françaises, d’autant plus volontiers que la relation au culte (mosquées, imams) est réglée de manière plus ou moins satisfaisante dans les cités. Les lieux de culte favorisent la détente sociale, le libre recours à l’information ou à la pratique de la religion, mais par ailleurs, en devenant un simple facteur de spiritualisation permet une meilleure conscience d’appartenance identitaire et un stimulant social participatif évident. Ceci est de plus en plus vrai pour les jeunes.

Avec une prévalence beaucoup moindre, certaines familles sont concernées par les mutations telles que l’éclatement ou la recomposition des familles mais beaucoup plus fréquentes dans les aléas de la mixité des cultures et l’européanisation des familles musulmanes.

Bref mixité, intégration et métissage induisent des phénomènes soit de remise en cause des valeurs traditionnelles anciennes de la famille d’origine musulmane, soit, de toutes les manières, occasionnent une redistribution de l’autorité et de la responsabilité parentale vis à vis des jeunes générations, plus précisément saisies par leur propre prise en charge.

Le projet parental dans la famille musulmane reste la procréation avec un usage réfléchi et concerté de la contraception qui limite en France le cas des familles nombreuses si fréquentes par ailleurs.

Les familles reconstituent ou perpétuent les traditions religieuses comme les fêtes, la circoncision ou l’éducation coranique, mais aussi culturelles autour des mariages, des naissances et des décès.

Enfin le veuvage dans l’Islam impose à la femme un deuil de 40 jours et un délais de viduité de 4 mois et 10 jours (‘Idda) la femme veuve ou répudiée, le mariage ayant été consommée, a droit au logement et à la garde de ses enfants (HADHANA) jusqu’à la puberté pour le garçon, jusqu’au mariage pour la fille. Ce droit de garde en cas de carence, peut être dévolu aux oncles et tantes paternels – maternels en cas de carence puis aux grands parents.

La veuve dispose de 1/8ème des biens de son mari décédé à moins qu’un testament modifie cette quotité sans outrepasser les droits réservataires des autres héritiers.

 En fin de compte la situation en France de la famille musulmane évolue au fur et à mesure des acquits économiques et culturels français et de l’influence des médias européens.

Même si des schémas traditionnels et des faits concrets dans le domaine religieux, ou culturel tendent à faire vivre ou revivre ces traditions (culinaires, parfois vestimentaire, organisation des fêtes, éducations etc…) la famille musulmane, notamment dans les nouvelles générations s’acclimatent rapidement au schéma général des familles françaises. Ceci est encore plus vrai dans le cas des couples mixtes où l’influence culturelle occidentale s’affirme davantage : qu’elle vienne du mari ou de la femme.

Quelle qu’elle soit la famille reste le lieu privilégié, de la naissance de l’enfance et de l’épanouissement du couple. L’autorité parentale paraît requise pour conduire plus sûrement la pédagogie des valeurs dans tous les domaines, avec pour la femme musulmane une nécessité d’information sur ses droits dans l’Islam et de citoyenne.

Le lourd handicap du fait de l’ignorance du père et de la mère ou de leurs origines essentiellement rurales, fait place à un nouveau style de famille cherchant essentiellement de nouveaux équilibres entre tradition et modernité.

Dr. Dalil BOUBAKEUR : Recteur de l’Institut Musulman de la Mosquée de Paris

1 commentaire

Sayo
15 novembre 2016 à 8 h 07 min

Salamoun anléykoum

Quelles sont les conditions du bonheur dans un foyer ?

Laissez un commentaire